Depuis quelques années, la couture revient en force parmi les activités préférées des français(es), les ventes de machines à coudre explosent et les tutos de DIY fleurissent sur le net, offrant une multitude de possibilités de se former en réalisant des projets, petits ou grands.
Certes, tout n'est pas bon à prendre sur le net et certains "conseils" ne sont pas toujours recommandables.
Rassurez-vous, loin de moi l'idée de vous abreuver de ma science infuse, ni de décréter que je détiens la vérité. Non non non !
J'ai juste envie de revenir de temps en temps sur les bonnes pratiques qui feront de vous, audience éclairée, des couturiers avertis.
Les quelques hommes présents apprécieront que ce texte ne soit pas exclusivement rédigé au féminin, car oui, vous êtes de plus en plus nombreux à vous illustrer, parfois de très belle manière, dans ce domaine de la couture.
Mais ceci n'est pas (encore) le sujet du jour, peut-être sera-t-il évoqué longuement dans un prochain post...
Le conseil du jour portera sur les accessoires machine qui seront je l'espère vos alliés les plus chers pour réaliser des merveilles, à commencer par les pieds de biche (ou pied presseurs si vous préférez).
J'aimerais en détailler 4 en particulier, bien qu'ils soient aujourd'hui nombreux à rendre de grands services. Attention toutefois à ne pas céder trop facilement aux coffrets, même si le coût ramené à l'unité peut être tentant. D'ailleurs, il m'est arrivé d'en détailler l'inventaire avec une élève qui venait d'en faire fièrement l'acquisition et qui est sortie de ce test bien dépitée par mon verdict sans appel : la moitié d'entre eux faisait doublon, et les autres étaient au mieux inutiles, au pire de très mauvaise qualité.
Le pied à double entraînement
Avant d'investir dans cet achat, il vaut mieux se poser les bonnes questions :
Est-ce que je vais coudre de la suédine, du velours, des lainages épais, du cuir ?
Si oui, à quelle fréquence ?
Pourquoi ces questions, me direz-vous ?
Simplement parce que le prix moyen d'un pied de biche est généralement de 5 à 10€, alors que celui-ci peut coûter de 35 à 47€ en fonction du modèle et de la marque de votre machine.
Quoi qu'il en soit, ce pied est une merveille et vous évitera les désagréments du décalage de vos tissus.
En effet, même si vous êtes disciplinés et que vous bâtissez votre ouvrage, quelle que soit la méthode employée (épingles, fil à bâtir ou pinces), certaines matières n'en font qu'à leur tête et se décalent inévitablement, vous forçant ainsi à défaire pour refaire, avec le même décalage à l'issue.... S'en suivent larmes, cris, énervements en tout genre et bref, l'envie furieuse de tout balancer par la fenêtre !
Alors que la solution existe !!! Oui oui !
Ce fameux pied est équipé d'un système de griffe supérieure qui permet d'entraîner aussi la pièce du dessus en même temps que les griffes de la machine entraînent celle du dessous.
Plus de décalages, plus de sueurs froides...
Le pied à surfil ou surjet
Ce pied est une petite merveille d'ingéniosité et les constructeurs l'ont bien compris, puisqu'il est de plus en plus fourni avec votre machine, même la plus basique.
Il vous permet de réaliser un surjet de bonne qualité pour finir vos bords francs proprement.
Contrairement au pied standard sous lequel vous alignez votre bord franc au côté droit du pied, vous allez ici placer le bord du tissu contre la patte métallique (noire sur l'image). Ainsi, le point sélectionné ira de gauche à droite en piquant à l'extérieur du tissu afin d'en retenir la fibre. Dans le même temps, la petite réglette qui se trouve à l'intérieur de l'encoche assure le maintien du tissu pour éviter que l'aiguille ne forme un bourrelet lorsqu'elle revient piquer à gauche. En fin de couture, il faut simplement penser à tirer votre ouvrage un petit pas en arrière pour dégager la boucle formée autour de la réglette avant de tirer l'ouvrage vers la gauche pour couper les fils.
Certains d'entre vous me diront certainement que la surjeteuse est tout de même beaucoup plus performante. Certes, j'en conviens aisément. Seulement le budget pour une surjeteuse est très conséquent (à niveau de qualité équivalent, le prix sera le double de votre machine), et même si vous en possédez une, ne vous est-il jamais arrivé qu'elle soit enfilée en bleu alors que vous devez surfiler à peine 10 cm en blanc ? Dans ce cas, il est bien plus simple de chausser votre pied à surfil et de réaliser cette petite longueur à la machine que de refaire tout l'enfilage des 4 cônes de la surjeteuse.
En fonction du modèle de votre machine à coudre, un réglage sera nécessaire, en priorité celui de la largeur de point qui doit être au maximum (5 ou 6) pour ne pas piquer sur la réglette métallique.
Le pied ourleur
Voici le meilleur ami de vos ourlets rempliés étroits. Je pense notamment aux robes légères en mousseline ou en voile, aux robes de cocktail ou de mariage comportant plusieurs voiles superposés et des mètres et des mètres d'ourlets. Pas de panique, ce pied peut vous sauver de cette perspective angoissante en vous permettant de réaliser de merveilleux ourlets roulottés sur des tissus fluides dont le bord est coupé en arrondi.
En revanche, vous devrez apprendre à l'apprivoiser avant d'obtenir un résultat très régulier.
La gageure consiste d'abord à insérer le bord francs replié dans l'ergot enroulé qui va effectuer 2 replis avant que l'aiguille ne pique la couture. Il vous faudra ensuite adopter une gestuelle précise et régulière pour éviter les défauts et insérer toujours la même largeur de tissu.
Je vous livre ici mon astuce personnelle pour faciliter l'usage de ce pied : elle consiste à incliner votre machine de manière à placer l'entrée de l'ergot face à vous.
Le pied piqûre nervure
Ce pied vous permettra de réaliser des surpiqûres fines et parfaitement régulières, en réglant simplement la position de votre aiguille 1 ou 2 crans à gauche du guide qui sera placé dans la nervure d'assemblage. Ainsi, aucun décalage possible, vous obtiendrez une piqûre parfaitement régulière, sans vagues.
Et si vous ne possédez pas ce pied, inutile de vous précipiter, car vous avez certainement un autre pied qui fera parfaitement l'affaire : il s'agit de celui dont le rôle est de réaliser les ourlets invisibles. Vous allez simplement en détourner l'usage, pour un résultat tout aussi efficace.
Certaines machines sont également livrées avec un pied muni d'un guide à coulisse en plastique blanc. Le principe est le même, vous devrez obtenir une position d'aiguille légèrement décalée à gauche du guide.
J'espère vous avoir donné envie d'explorer votre stock d'accessoires et de vous entraîner à les utiliser. Un champs de possibilités s'ouvre à vous désormais, faites-vous plaisir, réalisez des merveilles et n'hésitez pas à les partager, à commenter, à "liker", c'est toujours un plaisir !
À bientôt ...
Comentários